L’interopérabilité, une grande priorité pour le Canada selon les cliniciens et les chefs de file en santé numérique

Par Waldo Beauséjour et Sukirtha Tharmalingam

Malgré les énormes avancées qu’a connues la santé numérique au Canada au cours des 20 dernières années, l’échange de l’information sur la santé des patients demeure difficile, surtout lorsque le patient passe d’un milieu de soins à un autre.

L’interopérabilité, une grande priorité pour le Canada selon les cliniciens et les chefs de file en santé numérique

Les lacunes au chapitre de l’information peuvent retarder les soins aux patients, entraîner des réactions indésirables à des médicaments ou causer des réhospitalisations et l'allongement des listes d'attente. Les cliniciens perdent un temps précieux en raison de ces lacunes, et leur risque d’épuisement professionnel augmente. Les réseaux de la santé peinent à fonctionner en raison du piètre échange de l’information, de la reprise inutile des tests, des rendez-vous et hospitalisations évitables et d’autres pertes d’efficience.

Inforoute et ses partenaires savent qu'il est primordial d'améliorer l'interopérabilité, c’est-à-dire la capacité des différents systèmes informatiques d’échanger les données avec fluidité dans tout le continuum de soins. Un tel réseau interconnecté est essentiel à la prestation de soins de santé sûre et efficace et se traduit par de meilleurs résultats pour la santé des Canadiens.

Avant de nous lancer dans des projets en ce sens avec nos partenaires des provinces et des territoires, du secteur privé et du milieu de la santé, nous voulions nous assurer d’avoir un portrait détaillé et à jour de la situation actuelle. Nous avons donc effectué récemment une étude, L'interopérabilité au Canada, qui reposait sur trois sources de données :

  • un sondage mené auprès de 818 cliniciens, dont des omnipraticiens, des spécialistes, des infirmières et des professionnels de la santé affiliés;
  • des entrevues auprès de 77 chefs de file en santé numérique, dont des cliniciens, des administrateurs, des intervenants du gouvernement et des fournisseurs; et
  • une recherche d’information pour recueillir des données scientifiques internationales et des exemples marquants.

Le sondage des cliniciens a révélé qu’ils sont très favorables à une plus grande interopérabilité : 92 % ont affirmé qu'une meilleure interopérabilité augmenterait la sécurité des soins qu’ils donnent aux patients puisqu’ils pourraient disposer plus rapidement d’une information plus complète et plus exacte; 88 % ont dit qu’elle lui permettrait de mieux collaborer et de coordonner les soins avec d’autres cliniciens ou spécialistes de l’extérieur; et 85 % ont indiqué qu'elle améliorerait leur productivité.

Par ailleurs, les dirigeants de la santé numérique nous ont eux aussi affirmé massivement que l’interopérabilité est hautement prioritaire et que la situation actuelle est loin d’être idéale. Même si ces experts sont convaincus que nous réussirons à améliorer l'interopérabilité en travaillant tous ensemble, ils nous rappellent qu'il faudra du temps et du financement parce que les obstacles sont importants et complexes. La plupart pensait qu’il revient aux gouvernements – fédéral et provinciaux/territoriaux – d’assumer un rôle de meneur pour surmonter ces obstacles et faire avancer l’interopérabilité parce que ce sont eux qui établissent les politiques et qui accordent le financement, deux facteurs clés qui vont au-delà des capacités des autres intervenants.

Ces précieux renseignements aideront Inforoute et ses partenaires à travailler ensemble pour relever ces défis afin que les patients, les cliniciens et tout notre réseau de la santé puissent profiter des avantages d’une meilleure interopérabilité et de soins plus connectés.

Nous vous invitons à lire les documents suivants, qui font partie de notre étude L’interopérabilité au Canada :

Pour en savoir plus sur l’étude L'interopérabilité au Canada, participez à la séance de clavardage #HCLDR de la Semaine de la santé numérique sur Twitter, le 15 novembre, de 20 h 30 à 21 h 30 HE. Notre collègue Simon Hagens utilisera le compte @Infoway pour clavarder sur Twitter et @WaldoBEA se joindra à la conversation pour parler des questions suivantes :

  1. En quoi l’absence de coordination des soins et de collaboration nuit-elle aux patients, aux cliniciens et au personnel de la santé?
  2. De quelle façon l’accès au dossier médical complet du patient pourrait-il accélérer la prestation et améliorer la qualité des soins reçus?
  3. Quels sont les obstacles à un réseau de la santé plus connecté, et comment pourrait-on les surmonter?
  4. Au bout du compte, qui devrait assumer la responsabilité d’un réseau de la santé plus connecté, et pourquoi? Les patients? Le gouvernement? Les organisations de la santé?

Nous parlerons aussi de l’étude L'interopérabilité au Canada à la Conférence du Partenariat d'Inforoute, qui se tiendra à Montréal les 15 et 16 novembre. Inscrivez-vous ici.


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À propos des auteurs
Waldo Beauséjour

Waldo Beauséjour

Waldo Beauséjour est titulaire d’une maîtrise en économie appliquée. Il est actuellement analyste senior au sein de l’équipe Analytique du rendement chez Inforoute Santé du Canada. Il compte plus de 10 années d’expérience dans les domaines de la recherche sociale appliquée et de recherche quantitative. Il a participé (comme responsable ou contributeur) à plusieurs sondages quantitatifs, recherches et travaux visant à évaluer les impacts sur les résultats de santé d’interventions lancées ou financées par le gouvernement.

Sukirtha Tharmalingam

Sukirtha Tharmalingam

Sukirtha Tharmalingam est Gestionnaire Senior des Méthodes d’évaluation chez Inforoute Santé du Canada, et collabore avec divers intervenants et partenaires afin d'évaluer l'impact des investissements en santé numérique.