Mots-clés :

Télésoins à domicile : la télésurveillance des données peut favoriser la gestion autonome de la santé

Par Heather Pezzola

Qu’est‑ce donc que les télésoins à domicile? Comment est-ce que ça fonctionne?

Les télésoins à domicile font appel à un système de télésurveillance dans lequel un patient atteint d’une maladie chronique précise et confirmée reçoit chez lui des appareils de surveillance électroniques (tablette électronique, appareil de mesure de la tension artérielle, oxymètre et pèse-personne, par exemple) et les utilise pour mesurer sa tension artérielle, sa saturation en oxygène, son pouls et son poids (ce qu’on appelle globalement ses signes vitaux) et en envoyer le relevé, accompagné de réponses à diverses questions sur sa santé, à une infirmière à des intervalles fixés au préalable. Cette information est passée en revue par l’infirmière qui détectera les changements importants qui dénotent une modification de l’état de santé du patient. Elle fera ensuite un suivi avec le patient en lui donnant les directives voulues sur ses soins et en lui enseignant ce qu’il lui faut savoir sur sa maladie chronique.

Wow, ça en fait des choses à savoir! Analysons un peu le tout.

L’importance des appareils

L’utilisation d’appareils de surveillance à domicile est d’une importance capitale pour la gestion continue de la santé du patient. Les patients sont en mesure de voir leurs réactions physiques à ce qu’ils font concrètement, d’en faire le suivi et de s’y fier. Par exemple, ils peuvent voir qu’une hausse marquée de leur tension artérielle a pu être attribuable au fait que leur toilette s’est soudainement mise à déborder et qu’ils ont dû se dépêcher de trouver une façon de régler le problème.

Comme cette surveillance s’exerce à domicile, l’information obtenue est plus pertinente et plus révélatrice de la vie quotidienne du patient. La mesure de la tension artérielle et du poids au cabinet du médecin peut être faussée par le simple fait que le patient a dû s’y rendre. A‑t‑il eu à prendre l’autobus? A‑t‑il dû marcher? Faisait‑il froid? Combien de couches de vêtements portait-il? Tous ces éléments ont une incidence sur ses signes vitaux.

L’accès à un registre journalier des signes vitaux aide les professionnels de la santé à prescrire les médicaments de façon plus exacte et appropriée.

Les progrès réalisés

Notre réseau local d’intégration des services de santé (RLISS) du Nord‑Est a lancé un programme de télésoins à domicile en 2012 et faisait donc partie des premiers adopteurs. Je travaille pour ce programme depuis ses tout débuts; je figure donc parmi les vétérans du programme et je porte le titre d’infirmière experte en télésoins à domicile.

Ce titre m’a placée dans la voiture de tête des montagnes russes de la télésurveillance. Au départ, les professionnels des soins primaires étaient très réticents à adresser leurs patients à un programme où une infirmière surveillerait leur état à distance. La technologie était encore vue comme peu fiable à l’époque, et les soins directs étaient jugés comme la méthode idéale et la seule qui puisse être envisagée.

Le temps et les progrès aidant, de plus en plus de professionnels de la santé inscrivent des patients aux télésoins à domicile. Ils vont même jusqu’à rechercher d’autres façons de surveiller leurs patients à distance et d’interagir avec eux. Non seulement un bon nombre de leurs patients ont‑ils parlé de la manière dont des programmes comme les télésoins à domicile leur ont appris à prendre leur maladie chronique en charge à leur domicile, mais les recherches et les statistiques en révèlent aussi les avantages.

Les statistiques recueillies au sujet du programme de télésoins à domicile du RLISS du Nord-Est ont révélé une diminution de l’ordre de 80 % des visites à l’urgence par les patients inscrits au programme et une diminution du nombre d’hospitalisations d’environ 78 %. En plus, les patients conservent des réflexes sur la façon de réagir en cas de problèmes une fois leur programme de trois mois terminé, et les hospitalisations de ces patients demeurent moins nombreuses. Environ 93 % des patients continuent de gérer leur maladie après la fin du programme.

L’équipement utilisé pour la télésurveillance devrait‑il être utilisé plus fréquemment pour le traitement des patients? Tout à fait! Les soins de santé ont connu de grands bouleversements depuis 20 ans; la mentalité de l’époque, où le malade disait « Je fais ça parce que mon médecin l’a décidé », a fait place à un rôle proactif de la part du patient, qui dit désormais « J’ai demandé à mon médecin de m’en dire plus ou de me faire passer des examens. » La télésurveillance leur donne les outils, le soutien et les connaissances nécessaires pour travailler avec leur équipe de soins.

Connaissez‑vous quelqu’un qui pourrait avoir besoin de la télésurveillance ou de renseignements à ce sujet? Avez‑vous des questions ou des commentaires?

Consultez le site Ontariotelehomecare.ca pour en savoir plus ou, si vous vivez dans le Nord-Est de l’Ontario, composez le 310-2272.


Vous avez des commentaires au sujet de cet article? Nous aimerions les connaître.

À propos de l'auteur
Heather Pezzola

Heather Pezzola

Infirmière autorisée depuis 23 ans, Heather Pezzola a touché à de nombreux domaines, dont la chirurgie, l’urgence, les soins à domicile, les services ambulatoires et les soins de longue durée. Les soins à domicile et les soins donnés hors des milieux cliniques ont toujours été son domaine de prédilection. En 1998, elle faisait partie de la première équipe de soins ambulatoires/soins à domicile de la province. Elle s’est jointe à l’équipe de télésoins à domicile du CASC du Nord‑Est en 2012 dans le cadre du programme des premiers adopteurs et a contribué à donner de l’expansion au programme. Elle a aussi deux belles‑filles adorables, qui l’ont encouragée à retourner aux études à temps partiel. Elle prévoit entreprendre plus tard des études de maîtrise en Sciences infirmières.