Aller de l’avant grâce à la réconciliation et la relationnalité

Par Cole Buhler, Elliott Young et Michelle Lean

La Journée nationale de la vérité et de la réconciliation est née de l’appel à l’action no 80 de la Commission de vérité et réconciliation (CRV) du Canada. Cette journée, soulignée le 30 septembre, a été instaurée dans l’idée d’établir et de maintenir une relation fondée sur le respect mutuel avec les survivants des pensionnats et leurs familles. C’est l’occasion d’honorer le vécu et de reconnaître les vérités des peuples autochtones de l’Île de la Tortue dans un esprit de réconciliation.

Aller de l’avant grâce à la réconciliation et la relationnalité

Alors que nous faisons des projets pour la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, cette occasion nous rappelle tout ce qu’il reste à faire. Les Autochtones sont encore victimes de racisme dans nos systèmes d’éducation, de santé, de justice et de police. La toxicomanie, la pauvreté, la violence et l’incarcération sont encore plus fréquentes dans les communautés autochtones que dans le reste de la population. La réconciliation passe par la reconnaissance des torts qui ont été infligés, les excuses pour les causes et les changements de comportement. La réconciliation est un processus, pas une fin en soi.

pipikwan pêhtâkwan est une agence de relations publiques autochtone qui a pour mission d’élever les voix, les projets et les enjeux de ses communautés. Nous aidons des organisations comme Inforoute Santé du Canada (Inforoute) à nouer des relations avec les Autochtones et, ultimement, à travailler ensemble dans un but commun, comme la santé numérique.

Notre approche s’inspire d’une nouvelle méthode de recherche autochtone appelée keeoukaywin (la manière de se rendre visite). Pour qu’une rencontre respecte les règles de l’art de la visite, les parties doivent s’engager l’une envers l’autre à développer et à maintenir une relation. Non seulement la visite est une façon traditionnelle d’établir des relations avec les gens, mais elle nous responsabilise dans nos relations avec la terre, l’environnement, les animaux, le passé et l’avenir.

La chercheuse Janice Cindy Gaudet a étudié le concept. Elle a conclu que le keeoukaywin, qui repose sur la notion de relationnalité, recentre les façons d’être des Métis et des Cris, et présente une méthode pratique et concrète qui favorise le miyo pimatisiwin – mener une bonne vie et être bien dans ses relations.

Dans les jours qui ont précédé la première « visite » entre Inforoute et un partenaire autochtone, nous savions que nous avions un rôle de facilitateur à jouer et que nous devions bien nous préparer pour appliquer cette méthode de recherche autochtone. À première vue, la visite ressemblait à n’importe quelle rencontre ordinaire, mais la façon dont nous l’avons abordée et les mots que nous avons utilisés visaient intentionnellement à montrer que c’était bien plus que ça.

Les partenaires autochtones ont bien apprécié la méthode de visite parce qu’elle a permis aux participants de faire plus ample connaissance, sur un plan plus personnel, mais surtout parce qu’elle avait été conçue pour établir une relation basée sur le respect mutuel.

L’établissement de relations de confiance étant au cœur de tout ce que nous faisons, le keeoukaywin est le gage d’un engagement authentique et non pas seulement symbolique. Cette approche favorise des relations à long terme plutôt que la réalisation d’objectifs à court terme et, comme nous en avons fait un précédent dès le départ, nous permettons aux communautés de s’exprimer et de s’épanouir et, surtout, nous offrons un espace sécuritaire pour une collaboration et une participation équitables.

Le processus de réconciliation et de décolonisation commence par la relationnalité. Nous sommes convaincus que la méthode de la visite sera propice au développement de relations fructueuses et constructives.


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À propos des auteurs
Cole Buhler

Cole Buhler

Cole Buhler, nehiyawak (Cri des plaines), est coordonnateur des communications chez pipikwan pêhtâkwan et détient un baccalauréat en communications de l’Université MacEwan, où il a obtenu une majeure en journalisme. Originaire de Falher, en Alberta, il a également de la famille en Colombie-Britannique. Ses deux grands-mères étaient d’origine autochtone, mais il a grandi dans une autre culture, et c’est pourquoi il cherche à redécouvrir et à se réapproprier la sienne.

Elliott Young

Elliott Young

Elliott Young est directeur de l’engagement chez pipikwan pêhtâkwan et est membre de la Nation crie d’Ermineskin, l’une des quatre Premières Nations qui forment les Maskwacis. Son père vient d’Ermineskin et il a de la famille dans la tribu Louis Bull et la Nation crie de Samson. Sa mère vient de la Nation Tsuut’ina, qui est située à l’ouest de Calgary. Tsuut’ina est une nation Déné, et M. Young a de la parenté dans la famille Starlight.

Michelle Lean

Michelle Lean

Michelle Lean est directrice des communications chez pipikwan pêhtâkwan. D’origine crie et écossaise, elle est fière de faire partie de la Première Nation de Frog Lake, située sur le territoire du Traité no 6. Elle compte plus de 15 ans d’expérience en communications, dans des secteurs comme le génie, la santé, l’enseignement postsecondaire, les services utilitaires et la finance, et a plusieurs domaines de compétence, notamment la planification des communications, la gestion d’événements, la gestion de problèmes, les relations avec les médias et la mobilisation des employés.