Pourquoi les soins virtuels doivent être inclusifs

Par Katie Bryski et Waldo Beauséjour

Près d’une année s’est écoulée depuis le début de la pandémie de COVID-19, et l'on constate que ses effets ont affligé de façon disproportionnée les populations de race noire et les Canadiens racialisés. En effet, certaines études révèlent que les personnes de race noire sont plus susceptibles de contracter cette maladie que celles de race blanche et que leur taux de mortalité attribuable au virus est plus élevé.

Pourquoi les soins virtuels doivent être inclusifs

Ce phénomène est en grande partie attribuable au piètre état de santé qu’on observait dans cette population avant la pandémie en raison du diabète, de l’hypertension, du cancer et des troubles cardiaques. Selon l’Agence de la santé publique du Canada, les Canadiens de race noire déclarent éprouver plus de problèmes de santé en général que leurs compatriotes de race blanche.

Souvent, ces piètres résultats en santé s’expliquent au moins en partie par l’omniprésent racisme structurel et systémique dont sont victimes les Noirs et les populations racialisées, de même que par des inégalités de leur accès aux soins de santé, à des traitements de qualité, à une information médicale adéquate et à d’autres ressources en santé cruciales, inégalité qui se répercute à son tour sur leur situation économique et sociale. Si ces inégalités se révélaient injustes et évitables, elles pourraient mener à de grandes inégalités en santé.

Les soins virtuels peuvent corriger certaines de ces inégalités, en particulier parce qu’ils améliorent l’accès au réseau de la santé. En ajoutant l’accès aux soins virtuels aux consultations en personne, nous pouvons rejoindre les patients au moment idéal. La prestation des soins peut être adaptée à la situation de chacun, et non pas l’inverse. La plus grande commodité des soins virtuels et les économies de temps et d’argent qu’ils procurent peuvent être très avantageuses pour les populations vulnérables et marginalisées en particulier parce qu’ils atténuent les obstacles auxquels elles sont le plus susceptibles de se heurter.

Toutefois, tandis que les soins virtuels gagnent en popularité, nous devons veiller à ce que ce type de soins soit offert à tous plutôt qu’aux seuls privilégiés afin que le réseau cesse de perpétuer les inégalités actuelles en santé. Il faudra donc combler le « fossé numérique » en veillant à ce que tous puissent avoir accès aux outils et services de santé numériques. Il faudra du même coup s’assurer d’offrir à tous les patients qui accèdent au réseau de la santé de solides programmes d’introduction à l’utilisation de la santé numérique.

Si l’on veut évaluer les besoins et mesurer le rendement et les progrès avec exactitude, il faut prendre soin de recueillir les données nécessaires. La pandémie de COVID-19 a renouvelé l’intérêt envers la collecte de données fondées sur la race et la mise au point de trousses d'outils pour mesurer les inégalités en santé, et c’est un bon début. Une analyse réalisée par Inforoute Santé du Canada qui doit paraître plus tard cette année examine de plus près l’accès aux outils de santé numériques dans diverses populations marginalisées.

Avec une information et une éducation appropriées, nous pourrons travailler main dans la main afin de veiller à ce que personne ne soit exclu de notre réseau de la santé et d’aplanir les obstacles auxquels font face à ce titre bien des populations de la diversité canadienne.


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À propos des auteurs
Katie Bryski

Katie Bryski

Katie Bryski est administratrice de contenu chez Inforoute Santé du Canada. Possédant près de 10 années d'expérience en baladodiffusion, elle produit également le balado d'Inforoute, l'Info-Balado sur la santé numérique. Elle s’intéresse tout particulièrement aux liens qui existent entre la santé numérique et l’intersectionnalité.

Waldo Beauséjour

Waldo Beauséjour

Waldo Beauséjour est titulaire d’une maîtrise en économie appliquée. Il est actuellement analyste senior au sein de l’équipe Analytique du rendement chez Inforoute Santé du Canada. Il compte plus de 10 années d’expérience dans les domaines de la recherche sociale appliquée et de recherche quantitative. Il a participé (comme responsable ou contributeur) à plusieurs sondages quantitatifs, recherches et travaux visant à évaluer les impacts sur les résultats de santé d’interventions lancées ou financées par le gouvernement.